Texts
Jacques Copeau: Notes sur le métier de comédien, « Extraits des Remarques sur la Radio »
Jacques Copeau: Notes sur le métier de comédien, « Extraits des Remarques sur la Radio »
Explanatory note:
The notes Copeau wrote during the stage were published twice (first partially, then in full), under two different titles: « L’interprétation des textes. 1° Extraits des Remarques sur la Radio», Notes sur le métier de comédien [recueillies par Marie-Hélène Dasté], Écrits sur le théâtre, II, Michel Brient éd., 1955, pp. 54-61. And « Pour une esthétique de la radio» [texte écrit pendant le stage de Beaune], in Cahiers d’études de Radio-Télévision, 9-10, Littérature et radio, PUF, 1956, pp. 29-40.
« Pour une esthétique de la radio ». Excerpts (with a translation by Kate Sturge)
« Ce ton modéré, ce ton discret et tout intime où s’insèrent les moindres inflexions d’une voix, les moindres nuances d’une sensibilité et jusqu’aux moindres tics d’une personne […] ce ton à lui seul ouvre un champ considérable à l’art du micro, un champ qui lui est propre, qui lui est exclusif. »
« This moderate tone, this quiet and intimate tone where the least inflections of a voice, the least nuances of a sensibility can be heard, down to the smallest individual tic […], this tone alone opens up a very considerable space for the art of the microphone, a space that is its very own, that belongs to it exclusively. »
« La machine ne nous suit pas toujours assez loin dans des explorations de ce genre. Et c’est alors qu’on nous l’oppose en nous disant qu’elle ne peut pas faire ceci ou cela. Il faudrait au contraire que se créât une véritable émulation de collaboration entre la machine et l’homme et, chaque fois que l’homme touche un domaine nouveau, que la machine l’aidât à y pénétrer plus avant, à l’élargir, à s’y établir en maître. »
« In such explorations, the machine does not always follow us far enough. And at that point we are told that it cannot do this or that. On the contrary, a true competition for collaboration between man and machine ought to arise, and, every time man enters a new domain, the machine ought to help him move further forward into it, to expand it and master it. »
« Rien ne dit que ce ton pressant et confidentiel que nous a révélé le micro ne puisse être, au micro, introduit dans d’autres domaines. Par exemple celui de la tragédie. »
« There is no reason to think this insistent and confidential tone that the microphone has enabled us to hear could not also be introduced, using the microphone, into other areas, for example that of tragedy. »
« Et nous voici conduits […] à nous demander si le micro ne pourrait jouer aujourd’hui un rôle équivalent à celui du masque dans l’antiquité. »
« And now we are led […] to ask ourselves whether the microphone could not today play a role similar to that of the mask in antiquity. »
« Le lecteur très entraîné […] ne sait pas par cœur. Cela serait trop facile. Et cela serait beaucoup moins bien. Mais il dit par cœur beaucoup de choses qu’il vient d’apprendre à l’instant même, qu’il vient de redécouvrir et qui sont encore toutes fraîches dans sa bouche. »
“A well-trained reader […] does not know by heart. That would be too easy. And much less effective. But he speaks by heart many things he has just that moment learned, things he has just rediscovered and that are still quite fresh in his mouth”.
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